SMOLE - SÈTE/7
On la jalouse un peu, beaucoup, passionnément même. Surnommée « la petite Venise du Languedoc », la ville de Sète fait battre depuis tout temps les coeurs de ceux qui la connaissent, elle qui est admirée pour sa joie de vivre, son éclectisme culturel et ses paysages typiquement méditerranéens dont on ne se lasse pas. Terreau fertile pour de nombreux artistes de tout horizon confondus, de Georges Brassens à Paul Valéry en passant par les frères Di Rosa, Sète se regarde comme elle s’écoute, se vit et se déguste, est rayonnante de charisme tout autant que les gens qui la peuplent. Dès lors pas étonnant que Smole, qui y a élu domicile voilà quatre ans maintenant, ait de nombreuses choses à nous raconter à son propos. Infatigable vadrouilleur, sensible aux endroits délaissés mais chargés d’âme, il en connaît chaque mur chaque ruelle chaque recoin comme sa poche, lui qui a organisé, voué sa vie même, depuis la fin des années 1990, autour du graffiti. Passé maître dans l’art du writing, chaque lettre est l’occasion pour Smole de se réinventer et de laisser filer un trait d’une fluidité déconcertante. Pour sa nouvelle exposition à la galerie At Down, il revient avec une foule de mots sur toile et sur papier, de photos aussi, telle une large collection d’extraits de son quotidien et de clins d’oeil à sa ville d’adoption à qui il offre un nouveau visage, furieusement espiègle. Malicieusement intitulée « Sète/7 », l’exposition est le résultat solaire de deux esthétiques différentes mais complémentaires, celle d’un artiste au style unique quasi inimitable, et d’une ville gorgée d’authenticité.
